comment se libérer de la peur des araignées
Arachnophobie Nathalie Oléon
On estime qu’en France près d’une femme sur deux souffrirait d’arachnophobie et au moins un homme sur 10. L’arachnophobie est donc une peur extrêmement répandue, l’une des principales phobies et qui est génératrice d’angoisse et de souffrance pour les personnes qui en souffrent.
Mais ce n’est pas parce que les arachnophobes savent que cette peur est très répandue que leur arachnophobie devient moins intense ! Mais tout d’abord faisons un peu le tri : il y a une différence entre la peur et la phobie.
Différence entre la peur et la phobie
Sans la peur, l’homo sapiens n’aurait jamais survécu, l’espèce humaine se serait éteinte depuis très longtemps, car c’est grâce à la peur que nous ne prenons pas de risques inconsidérés. C’est grâce à la peur que nous traversons une rue en regardant à droite et à gauche, c’est grâce à la peur que nous nous écartons lorsque nous voyons une bagarre dans un quartier, en résumé la peur nous évite de nous mettre dans des situations à risque et nous a permis de rester en vie. Les thérapeutes font régulièrement la différence entre ce que l’on appelle une peur primaire et une peur secondaire. Une peur primaire est une peur que tout le monde éprouverait dans la même situation. En revanche on parle de peur secondaire dans une situation face à laquelle les êtres humains vont avoir une réaction différente. Si nous nous faisons attaquer par un lion qui s’est échappé dans un zoo, nous aurons tous une peur extrêmement forte, justifiée…et mieux vaut courir vite. Face à l’arachnophobie, la réaction des gens sera très différente d’une personne à l’autre. C’est ce que l’on appelle une peur secondaire.
Maintenant la phobie : il y a une différence entre peur et phobie : on a peur, et simplement une peur, quand on se retrouve face à une araignée. Le phobique est celui qui même sans la présence de l’araignée va avoir peur. En résumé il a peur de sa propre peur. La simple évocation du mot araignée, une simple représentation sur un dessin ou bien une personne qui parle d’une araignée va provoquer en lui les mêmes manifestations que s’il était face à l’araignée. De même s’il voit à la télé un documentaire sur les araignées, il ne pourra pas le regarder, rien que l’idée de voir le programme provoque (au choix) les mains moites, la respiration haletante coupée, saccadée, la tétanie, la personne est sidérée, paralysée sur place, a envie de s’enfuir très vite. Il y a aussi un autre aspect et qui est très important dans le cadre de l’arachnophobie, c’est la souffrance. Ça fait souffrir d’éprouver cette peur, la personne souffre de cette peur. La vision de l’araignée provoque une terreur, donc elle en souffre, physiquement, émotionnellement.
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L’incompréhension des proches
Parfois la famille, les amis, sont très étonnés devant les réactions de la personne arachnophobe. L’intensité les surprend, ils ne comprennent pas. dans le pire des cas, ils s’en moquent, en rigolent. Une de mes amies me raconter hier qu’elle a reçu sa famille à déjeuner chez elle, et que puisque nous sommes en période d’Halloween, elle avait mis sur la table une jolie nappe pour les enfants avec plein de dessin, sur fond orange, et quelques araignées dessinées aux quatre coins. On aurait pu attendre que ce soit les enfants ou bien une jeune femme anxieuse qui remarque les dessins ? pas du tout. C’est son gendre, un grand garçon d’1m85, ancien sportif, et qui a toujours inspiré aux yeux de sa belle-mère la force et l’équilibre. Et bien, là où personne n’avait remarqué les petites araignées, il s’est mis littéralement à hurler. Le simple dessin de l’insecte a déclenché cette réaction (c’est donc vraiment une phobie). Comme on le voit dans ce c’est (et c’est souvent le cas !), les personnes de la famille qui ne souffrent pas d’arachnophobie ne remarquent même pas les araignées dessinées. Les gens que j’accompagne et qui réussissent à surmonter leur arachnophobie ne les remarquent même plus quand il y en a dans la maison. En revanche la personne arachnophobe va les apercevoir, parfois il va même les rechercher ce qui, bien-sûr, entretient leur angoisse.
Certains de mes clients me font remarquer que leur entourage est incompréhensif. Heureusement, beaucoup de proches sont compréhensifs, aidants, affectueux et veulent comprendre. J’aide des étudiants dont les parents débarquent à minuit dans le studio de leur enfant pour écraser une araignée sur la porte, sans quoi leur fille ne pourra tout simplement pas rentrer chez elle. Donc il y a plein de proches qui comprennent, beaucoup de gens font de leur mieux pour comprendre, et pour aider leurs proches. Parfois c’est plus difficile. J’accompagne des personnes dont la famille est sidérée devant l’intensité de la phobie, voire inquiète d’un quelconque déséquilibre émotionnel et leur répète le sempiternel « les petites bêtes ne mangent pas les grosses »…sans que cela ne change quoi que ce soit.
Par conséquent il n’est pas étonnant que certaines personnes déclenchent un certain sentiment de gêne, de honte à propos de leur arachnophobie. Elle voit bien qu’il y’a pas de danger, ils le savent, on leur a dit, parfois on leur a démontré livres à la pluie n’était pas dangereux dans notre pays, rien n’y fait. Intellectuellement la personne sait très bien que elle araignée n’est pas dangereuse les petites bêtes ne mangent pas les grosses, mais émotionnellement cela ne change absolument rien.
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L’effet de surprise, un facteur prépondérant dans l’arachnophobie
Parfois la surprise d’en découvrir sur une nappe ou sur une porte va déclencher la réaction de terreur. J’ai beaucoup de personnes qui mettent l’accent sur ce fait d’être pris au dépourvu. L’inattendu, la mauvaise surprise, qui vient faire le déclic, et faire passer la personne du calme à la terreur. La surprise et un facteurs prépondérant de leur arachnophobie. La surprise déclenche la peur de l’attaque.
Les différentes peurs : Elles varient d’une personne à l’autre, et on retrouve certains points communs. Il y a bien sûr la peur de mourir, d’être tué par l’araignée (une angoisse d’ailleurs qui est présente chez la personne indépendamment de son arachnophobie). La peur d’être piqué, la peur que l’araignée leur saute dessus, les morde, il y a aussi la peur de les voir en gros plants, souvent aussi la peur de leurs yeux (et encore, la plupart du temps elles ignorent que l’araignée en a 6 ou 8 !). Très souvent également j’entends chez les personnes que j’accompagne la part de leurs pattes, qu’elles imaginent forcément en train de courir très vite pour venir leur grimper dessus. Il y a la peur d’en avaler la nuit, où qu’elle puisse entrer partout les autres orifices dans leur corps. À partir de là elles peuvent imaginer tous les scénarios cauchemardesques possibles. Enfin, et bien sûr, il y a la peur de ne plus les voir. Beaucoup de personnes que j’accompagne sont terrorisées quand elles voient une araignée dans leur chambre, mais elles le sont encore plus quand elles ne la voient plus ; parce qu’elle se doute que l’araignée est encore là, mais ils ne savent plus où. En résumé, c’est un vrai cauchemar. Plusieurs de mes clients n’ont pas hésité à peindre des pièces de leur maison en blanc afin de mieux apercevoir l’araignée : ce faisant ils entretiennent encore plus leur arachnophobie.
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Comment surmonter l’arachnophobie
Souvent les personnes qui viennent me consulter ont déjà essayé plusieurs choses. Elles ont d’abord essayé de prendre sur elle, pendant même des années sans que cela n’atténue leur phobie. Seul, il peut être difficile de surmonter une phobie qui a mis des années s’installer. D’ailleurs les personnes que j’accompagne et qui ont commencé par essayer de prendre sur elle, ont vu leur arachnophobie s’aggraver au fil du temps. D’autres ont essayé le yoga, la relaxation, l’hypnose. Parfois il y a eu du mieux pendant quelques temps et puis la phobie est revenue en quelques mois ou quelques années tout aussi intense. Après avoir suivi et conseillé énormément de gens, je pense qu’il faut un accompagnement qui soit global.
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Un accompagnement global
Après avoir suivi beaucoup d’arachnophobes, je pense qu’il faut combiner plusieurs techniques. -Bien sûr des entretiens pour remonter à l’origine de la phobie, -un accompagnement en sophrologie avec des séances qui comportent des exercices de relaxation dynamique ainsi que des visualisations, -mais aussi confrontation en douceur. Beaucoup de gens que j’accompagne ont essayé de se confronter à la présence des araignées, d’autres se sont rendus dans des musées pour essayer de se familiariser avec les insectes et les observer. Mais je déconseille de le faire tout seul, sans accompagnement. Je pratique une confrontation pas à pas, et même centimètre par centimètre, tout en douceur et dans le cadre des séances. Afin que la personne soit accompagnée. Le but n’est pas d’en faire une passionnée de biologie, amoureuse des insectes, le but est que la personne en apprennent davantage sur les araignées afin de désamorcer son angoisse. Je vais par exemple leur expliquer l’utilité de la soie, son art, l’incroyable fabrication de la soie par l’araignée. Je vais également revenir sur quelques idées reçues. Non, les araignées ne sont pas poilues, elles sont soyeuses. Le fait de découvrir ses aspects non inquiétants de l’araignée va permettre à la personne de diminuer sa peur. Peu à peu. Et dans le cadre de l’accompagnement. Enfin, l’accompagnement en sophrologie combine plusieurs techniques qui vont permettre à la personne de prendre beaucoup de recul par rapport à son anxiété. La Sophrologie vient du milieu médical, elle a été mise au point par un psychiatre espagnol qui avait constaté que lorsqu’il utilisait l’hypnose et la relaxation dynamique sur ses patients, il obtenait des résultats absolument spectaculaires. Cette technique a été mise au point dans les années 60 et a connu un retentissement international. Elle est basée tout d’abord sur des exercices de respiration contrôlée. Et qui combine également des mouvements doux les contractions et de relâchement musculaire. Pour schématiser grossièrement, on part du principe que toute émotion va provoquer une réaction physique dans votre corps. Une réaction de peur par exemple pour se traduire par une boule dans le ventre, ou une respiration oppressée. Et bien dans le même esprit, un relâchement musculaire et physique va provoquer une détente mentale et émotionnelle. Les exercices que nous pratiquons sont destinés à provoquer cet apaisement, ainsi que la prise de conscience de ressentis émotionnels positifs. Nous pratiquons 34 exercices de ce type à chaque séance, il prépare également la pratique de visualisation positif destiné à faire vivre des situations positives à la personne. Au cours de ses visualisation, nous remplaçons les ressentis négatifs que la vue d’une araignée peut provoquer chez la personne par des ressentis neutres ou positifs. Au fil des séances, la personne apprend à prendre de la distance par rapport à son angoisse, et à sa réaction impulsive face aux araignées. Au fil des séances, peu à peu elle prend également confiance en elle, acquiert un état de sérénité et de calme croissant, et son estime d’elle-même augmente. Beaucoup de personnes que j’ai conseillées, accompagnée, parviennent À ce qu’elle considère comme un idéal, c’est-à-dire avoir une réaction absolument indifférente face aux araignées. Une réaction est des amis on imaginait pas pouvoir atteindre au début de leur accompagnement.
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Le déroulement des séances
C’est un programme complet que je propose aux personnes que j’accompagne. Il est le fruit de mon expérience, après avoir accompagné un grand nombre de personnes. Après avoir également surmonter mon arachnophobie grâce a la Sophrologie. En effet, je suis passé par là moi aussi. Et comme votre thérapeute est passé par là, ça change tout ! Je sais exactement quelle réaction pouvez avoir en étant prise par surprise un matin en découvrant une araignée dans votre salle de bain. Je l’ai vécu pendant très longtemps, avec toutes les angoisses, les conséquences sur ma vie sociale et affective que l’on peut imaginer. Si j’ai réussi grâce a la Sophrologie, alors vous le pouvez aussi. Chaque chaque séance débute avec ce que l’on appelle Emsalem Neze, un questionnaire qui permet de revenir sur les réactions, l’intensité de l’arachnophobie que Vie la personne. C’est réactions également, il peut un peu nous parvenons à ce que j’appelle passer derrière. Ça veut dire passer derrière la fumée et comprendre pourquoi la personne à développer et de terreur des araignées. Alors pendant longtemps, on a mis la phobie sur le compte des parents de Ecole en faisant un lien entre l’araignée est la mère. Oui peut-être… parfois on n’ arrive pas à trouver une telle origine, et c’est simplement une cristallisation des angoisses de la personne qui se porte sur un insecte en particulier. J’accompagne des personnes qui sont terrifiées par les araignées mais qui n’ont aucune peur des serpents des cafards ou des rats ni des scorpions. Par contre j’ai observé très souvent que les personnes viennent me voir parce qu’elles sont sur le point d’effectuer un voyage sous les tropiques ou d’accepter une proposition professionnelle qui les amènerais à déménager dans les DOM-TOM. Et là se pose un très gros problème. Elles sont parfois sur le point de refuser la proposition de rêve parce qu’ils ont trop peur des araignées. Lors de l’anamnèse, nous revenons sur cette arachnophobie, sur ses conséquences sur la vie de la personne, son origine, et son intensité. La séance se poursuit avec la pratique des exercices de Sophrologie, elle se termine enfin par la méthode de confrontation en douceur. Enfin, je comprends souvent en donnant quelques devoirs aux personnes que j’accompagne. Car entraînement on fait partie intégrante de leur réussite. Enfin je leur propose de se fixer une date, une idée une durée pour réussir le Robert Tiff. Même si il n’y a pas de voyage ou de déplacement professionnel à la clé. Se fixer une échéance c’est déjà être dans le concret, cela permet à la personne et de rendre contrer son travail, et d’imaginer le jour où elle aura réussi à surmonter son arachnophobie. Et c’est déjà un début ! Quand la réussite est totalement abstraite il est beaucoup plus difficile d’imaginer qu’un jour on pourra vivre sans avoir la peur des araignées. Et pourtant c’est tellement agréable d’être libéré de cette terreur. Donc encore une fois, se fixer un délai, une échéance, c’est déjà un début de réussite ! Ensemble nous briserons les chaînes de la peur !
arachnophobie Nathalie Oléon
Témoignages
Dernièrement j’ai suivi une jeune femme, on va l’appeler Christine, elle habite en Belgique dans la région de Bruxelles, mais en dehors de la capitale, à la campagne. Christine est cadre supérieur dans une entreprise de parfums, elle exerce des responsabilités importantes et elle est maman d’une petite fille depuis trois ans. Elle et ses sœurs souffrent d’arachnophobie depuis leur enfance. Une de ses sœurs a peint tous les murs de sa maison en blanc afin de mieux repérer les araignées. Elle prend rendez-vous avec moi en m’expliquant que la veille elle a aperçu une araignée dans sa chambre, qu’elle a fui la pièce, mais que son époux étant en voyage professionnel, elle n’a pas pu compter sur lui pour écraser ou faire sortir la bestiole. Elle est restée pendant deux heures à l’extérieur de sa maison en attendant qu’un ami de son mari vienne tu es un insecte. C’est à ce moment-là qu’elle a réalisé qu’elle ne pouvait plus continuer comme ça. Je note, que l’arachnophobie est beaucoup plus intense chaque fois que son mari s’absente. En écoutant Christine je me remarque la récurrence du terme sécurité dans son vocabulaire. Elle n’est pas en sécurité, elle ne se sens plus en sécurité, elle est en insécurité chaque fois qu’elle aperçoit une araignée. Au début de notre accompagnement, elle ne pouvait même pas prononcer le mot araignée. Nous avons commencé les séances pour apporter tout d’abord un apaisement croissant notamment lors des déplacements professionnels de son époux. Au fil des séances Christine a commencé par ne plus organiser de rituel en journée et le soir, des rituels qu’elle pensait pouvoir apaiser son anxiété mais qui au contraire ne faisait que renforcer son arachnophobie. Peu à peu je l’ai vu devenir de plus en plus sereine, et commencer à s’éloigner, à prendre du recul par rapport aux manifestations de son arachnophobie. Aujourd’hui Christine vit avec les araignées de sa maison de façon sereine, et elle a renoué avec son loisir préféré c’est-à-dire les balades en forêt avec sa famille. Lorsqu’elle a commencé les consultations, elle ne pouvait même plus aller se promener dehors. Christine ne doit sa réussite qu’à elle-même, avec les outils que je lui ai fourni, elle a pu, de façon autonome, surmonter son arachnophobie de façon magnifique. Ensemble Brisons les chaînes de la peur !
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Bonus : la légende d’arachné
Arachnophobie, arachnophobe, arachné…quelle est l’origine de ce nom ? Un des tableaux les plus célèbres sur le sujet est l’œuvre du très grand peintre espagnol Velázquez. C’est un sublime tableau 1657, il raconte la légende d’Arachné puisque le terme provient de la mythologie. Arachné était une fileuse dont le talent était tellement grand que sa bonne réputation finit par attiser la jalousie de la déesse Athéna. Celle-ci entreprit de se déguiser en vieille femme pour passer inaperçue et venir rencontrer la jeune fileuse afin de découvrir son secret de fabrication. Malheureusement devant Athéna, Arachné eut la naïveté de se déclarer la meilleure des fileuses. Ni une ni deux, Athéna, en fureur, laissa tomber ses loques et apparut dans toute sa gloire devant la jeune fille qu’elle mit aussitôt au défit de remporter un concours de filature contre elle. Durant le concours la déesse réalisa une toile qui représentait les dieux de l’Olympe tandis qu’Arachné choisissait de dessiner les comportements répréhensible des dieux… Évidemment cela n’arrangera pas leurs relations. La déesse en fut encore plus hystérique. Elle se mit à frapper la jeune fille et mi en pièces sa broderie. Mortifiée est anéantie, Arachné mit fin à ses jours et se pendit. La déesse, bouleversée, décida d’offrir une seconde vie à Arachné qu’elle transforma en araignée suspendue à son fil afin qu’elle puisse continuer à tisser jusqu’à la fin des temps.
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